L’éthique personnelle nous fait découvrir notre finalité propre, personnelle, donc notre bonheur qui consiste à atteindre le bien qui est capable d’être notre fin. Cela est propre à l’éthique. La philosophie politique ne nous fait pas découvrir ce qu’est notre finalité personnelle, mais elle nous montre les moyens par lesquelles nous pouvons atteindre un “bien vivre”, c’est-à-dire un certain épanouissement de notre vie humaine politique, de notre vie active, qui enlèvera les obstacles à une découverte plus radicale et plus profonde de la finalité. Le bien commun est donc une fin très particulière. C’est une fin dans le conditionnement humain. Ce n’est pas une véritable fin personnelle, c’est une fin dans le conditionnement du “bien vivre”. C’est à la fois ce que les citoyens réalisent et ce qu’ils recherchent. C’est une fin qui est en même temps un résultat. Le baromètre d’une communauté politique, c’est de saisir la qualité de son bien commun, sa profondeur et son élévation. Le bien commun ne doit en effet négliger aucun aspect du développement de la nature humaine prise dans sa totalité. Il touche donc le développement de la personne humaine.