Théologie naturelle
Toute la recherche de vérité du philosophe s’achève dans l’ultime interrogation : « Existe-t-il un Être premier, une Personne première, au-delà de la personne humaine ? » La personne humaine est bien la réalité la plus parfaite dont nous avons l’expérience. Mais tout s’achève-t-il sur l’homme ?
Cette recherche à la fois première et dernière du philosophe, de l’homme en quête du vrai, est ce qui est le plus vital, le plus existentiel, en même temps que le plus élevé pour son intelligence.
La personne en quête du vrai
Cette recherche se présente comme une ouverture, non seulement de l’intelligence, mais du cœur et de toute la personne humaine en quête du vrai. C’est un appel, un désir, une élévation suscités par la distance entre l’expérience qu’il a du monde et de lui-même dans leurs limites et le désir d’absolu qu’il porte en lui-même, dans son être et dans son esprit. En cela, le philosophe se trouve aussi porté et provoqué par les traditions religieuses dans lesquelles l’homme se tourne vers Celui qu’il nomme Dieu.
C’est par la causalité finale que le philosophe pourra expliciter cette interrogation dans toute sa précision, et toucher avec tout son réalisme l’affirmation de l’existence de Celui qui est la Source même de l’être et de l’esprit de l’homme. Ce n’est pas un principe que le philosophe découvre alors, ni une explication dernière du monde : c’est une Personne vers qui il s’élève, découvrant Celui à qui, selon l’expression d’Aristote, « tout est suspendu », le Premier dans l’ordre de l’être, du vrai et du bien, l’Unique en qui toute complexité est dépassée.
Sagesse
Cette ultime démarche du philosophe est ce qui le consacre « ami de la sagesse » : c’est là, en remontant à la Source, qu’il devient sage par sa rencontre avec la Source de la sagesse, Celui que les traditions religieuses appellent Dieu. Cherchant à le contempler dans sa manière propre d’être et de vivre, il précise aussi, autant qu’il le peut, la relation qui existe entre Lui et la personne humaine (problème de la Création et du gouvernement divin). À partir de là, enfin, il porte sur la personne humaine, sur le monde et les réalités qui l’entourent un regard nouveau, éclairé de cette lumière ultime qui dépouille son intelligence pour qu’elle devienne pleinement réaliste, du réalisme du sage, et lui donne de goûter toutes choses dans la saveur de Dieu.