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Philosophie éthique

La philosophie éthique

Pour la plupart des gens aujourd’hui, la morale consiste en une norme, le bien et le mal étant vus comme des mesures extérieures, des valeurs exemplaires ; et si certains exaltent la liberté subjective et balaient toute limite qui pourrait la contraindre, d’autres se durcissent et se font les défenseurs des valeurs, ils veulent l’ordre !

Ethique humaine fondamentale

Une redécouverte de ce qu’est vraiment l’agir humain est donc particulièrement importante et nécessaire aujourd’hui. De fait, c’est toujours dans les moments de crise, de luttes particulièrement aiguës, que l’homme éprouve le besoin de redécouvrir en profondeur ce pour quoi il existe et agit. Car, au-delà du poids de son conditionnement intérieur et extérieur, l’homme porte en lui des aspirations profondes, un désir de ce qui est bon, un désir d’aimer et d’être vrai : seul cela peut lui permettre d’agir et de saisir le sens profond de sa vie.

Ce désir personnel du bien, l’éveil d’un premier amour spirituel, se noue et trouve son sommet dans l’expérience de l’amour d’amitié, ce qu’Aristote appelait la philia : dans cette expérience, notre agir volontaire, humain, prend une très grande force et peut se concrétiser d’une façon toute particulière.

La fin : principe et cause

C’est à partir de cette expérience que le philosophe peut comprendre l’homme dans son activité volontaire. Il cherche à en découvrir la cause propre : sa source cachée qui lui permet d’ordonner sa vie, d’unifier de l’intérieur cette diversité sans la détruire. Il y a là une véritable démarche inductive : parmi tous les biens dont nous avons l’expérience, discerner un bien premier, ultime, la fin, principe et cause propres de l’agir humain volontaire.

C’est en découvrant la fin que nous pouvons relativiser, ordonner tous les biens seconds, sans les mépriser mais en en usant pour vivre de l’attraction que la fin exerce sur notre volonté : la fin seule peut faire naître en nous une véritable « intention de vie ». Celle-ci n’a rien à voir avec un vague but que nous assignerions subjectivement à nos actes ; elle est l’effet propre du bien-fin sur la personne. Rien n’est plus réaliste que la fin : grâce à elle nous devenons responsables de nos actes et sommes capables de véritables choix libres.

Les vertus à acquérir

De plus, la vie humaine comportant un devenir, une croissance, et par le fait même une conquête progressive de notre conditionnement passionnel et imaginatif, nous avons besoin de nous fortifier par les vertus. Celles-ci sont nécessaires pour préserver la lumière de la fin et permettre à l’amitié d’être vraie et de ne pas se corrompre. Ce sont des qualités intérieures qui rectifient et perfectionnent notre agir. C’est la vertu de prudence qui est la clef des vertus morales ; qualifiant notre intelligence pratique, elle marque tout notre agir de la lumière de la fin. Quant à la vertu de justice, elle permet de respecter le droit des autres. Quant aux vertus de force et de tempérance, elles permettent à l’intelligence pratique de régner sur nos passions d’irascible et de concupiscible en les ordonnant toujours à la fin.

Ethique religieuse

L’éthique humaine connaît un nouveau développement, à partir de la découverte que l’homme fait de l’existence de Celui que les traditions religieuses appellent Dieu. L’homme découvre alors une nouvelle fin, une fin ultime. La fin première de l’agir qu’est la vraie amitié est alors ordonnée à cette fin ultime qu’est Dieu, Créateur et Père. Cette découverte réclame de l’homme une réponse aimante et libre dans l’adoration et ouvre en lui le désir de la contemplation. Et c’est par l’adoration que l’homme acquiert la vertu de religion, dépassant ainsi les passions très destructrices que sont le fanatisme et l’indifférentisme. Cette réflexion est particulièrement urgente et nécessaire aujourd’hui.

Ethique chrétienne

Enfin, les exigences propres à la vie chrétienne dans la vie humaine exigent encore un développement nouveau, qui reste proprement philosophique. Il est facile de constater que le christianisme a des exigences nouvelles sur l’agir humain et le modifie : l’évangile, la vie du Christ et des saints en sont le témoignage. Sans pouvoir le saisir de l’intérieur (ce qui appartient à la foi), le philosophe s’interroge sur ce que la vie et l’enseignement du Christ apportent et exigent de nouveau pour la personne humaine et son agir envers elle-même et les autres.

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